Le plan de relance français obtient le feu vert de Bruxelles

L'effort produit en faveur du numérique et de l'écologie est jugé satisfaisant. Ursula von der Leyen sera à Paris mercredi pour rencontrer Emmanuel Macron. La France devrait bénéficier de 40 milliards d'aides européennes pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire.


(191212) -- BRUSSELS, Dec. 12, 2019 (Xinhua) -- European Commission President Ursula von der Leyen (L) talks with French President Emmanuel Macron during an EU summit at the EU headquarters in Brussels, Belgium, Dec. 12, 2019. The two-day summit kicked off here on Thursday. (Xinhua/Zheng Huansong) - Zheng Huansong -//CHINENOUVELLE_CHINE01334/1912130827/Credit:CHINE NOUVELLE/SIPA/1912130832

Un feu vert et une visite pour le faire savoir et assurer de belles photos. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rendra à l’Elysée, ce mercredi après-midi, pour s’entretenir avec Emmanuel Macron et annoncer la validation par l’exécutif européen du plan national de relance post-covid soumis par la France en mai.

La visite d’Ursula von der Leyen s’inscrit dans la tournée des Etats membres qu’elle a entamée mercredi en Espagne et au Portugal et qui se prolongera au fil des approbations des plans nationaux. L’Europe va franchir un pas historique en recourant à un emprunt commun pour soutenir les Etats membres, et l’Allemande entend bien le faire savoir. Avant l’étape parisienne, elle se rendra mardi en Allemagne et en Italie pour le même exercice.

Ecologie et numérique

Sans surprise, le plan français a été jugé conforme aux règles fixées par Bruxelles pour bénéficier de subventions et de facilités d’emprunt financées par le plan européen de 750 milliards d’euros. Les Etats doivent en particulier allouer au moins 37 % des fonds à la transition écologique et 20 % à la transition numérique. Dans le plan français, ces taux atteignent 50 % et 25 %, se targue Bercy.

Certains regrettent que la France n’ait pas promis en parallèle des réformes structurelles plus conséquentes face à la hausse attendue de sa dette. Mais Bruxelles a conscience que le contexte de sortie de crise et la montée des populismes sur le continent ne poussent guère au lancement en fanfare de réformes douloureuses et impopulaires. On est loin de l’Europe qui imposerait à la France une lourde réforme des retraites, comme peuvent la dépeindre les eurosceptiques.

Première levée

 La France devrait toucher 40 milliards d’euros de subventions européennes pour abonder son plan national de 100 milliards d’euros. Elle sera la troisième bénéficiaire de ces aides, après l’Espagne et l’Italie (70 milliards d’euros). En juillet dernier, Paris avait été à la manoeuvre avec Berlin pour convaincre les Vingt-Sept de franchir le pas d’un tel endettement commun, auquel rechignaient  les « frugaux » du Nord, emmenés par les Pays-Bas. La quasi-totalité des plans nationaux (24 sur 27) doivent être approuvés d’ici à la fin du mois par la Commission, puis formellement validés en juillet par les ministres des Finances de l’Union européenne. 

L’UE a levé mardi dernier ses vingt premiers milliards d’euros sur les marchés financiers, en vue de lancer les versements cet été. Le « vif intérêt » des investisseurs a permis à la Commission d’obtenir des « prix très favorables » pour ces obligations à dix ans, se félicite-t-elle. Le taux est de 0,086 %, supérieur à celui obtenu par l’Allemagne mais inférieur à celui de la France.


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