Concernés au plus haut point par les restrictions sanitaires, les commerçants, artisans et professions libérales ont redressé la barre au troisième trimestre, limitant à 5 % la perte de leur chiffre d’affaires sur un an, contre 28 % au printemps. C’est ce qui ressort d’une enquête Xerfi Specific pour l’Union des entreprises de proximité (U2P) publiée ce lundi.
Même avec d’importantes variations selon les secteurs ou les régions, l’amélioration a été notable, soutenue par les mesures d’aides à la trésorerie engagées depuis le confinement. Mais elle pourrait être de courte durée avec l’extension des couvre-feux ce qui se traduit déjà par une grande fébrilité des chefs d’entreprise, souligne l’organisation patronale qui demande à l’exécutif de limiter au strict nécessaire les restrictions.
Trop complexes
Le début de la mise en oeuvre du plan de relance calmera-t-il les inquiétudes ? Pas sûr. La dernière version du baromètre de l’U2P auprès de ses membres montre que plus de la moitié des chefs d’entreprise interrogés affirment qu’ils ne solliciteront pas les dispositifs du plan jugés « trop complexes et chronophages ». Un premier pas a été engagé avec la diffusion (prochaine) d’un guide explicatif pour les TPE/PME mais qui doit en appeler d’autres, poursuit l’organisation.
A défaut d’en user en masse, les entreprises de proximité savent au moins ce qu’elles attendent du plan de relance. Dans l’ordre des objectifs prioritaires, elles placent en premier la compétitivité, au travers de la baisse des impôts de production , loin devant le renforcement des fonds propres ou la numérisation.
L’écologie occupe la deuxième marche du podium avec le développement des circuits courts, la rénovation énergétique des bâtiments ou la décarbonation de l’industrie. La cohésion sociale arrive en troisième priorité, portée par un fort accent sur la sauvegarde de l’emploi via l’activité partielle, devant l’aide aux employeurs ou la redynamisation des centres-villes.