Fini le Yo-Yo ? Le taux de chômage mesuré par l’Insee au sens du Bureau international du travail (BIT), a atteint 8,1 % de la population active au premier trimestre en France hors Mayotte, en hausse de 0,1 point par rapport aux trois derniers mois de 2020. Soit 2,4 millions de personnes. Cette quasi stabilité contraste avec les fortes variations de l’année dernière, en « trompe-l’oeil » du fait de bascules importantes vers ou depuis ce que l’institut statistique national appelle le « halo » du chômage.
Pour être considéré comme chômeur au sens du BIT, il faut cumuler trois conditions : être sans emploi, avoir effectué une démarche active de recherche d’emploi au cours des quatre dernières semaines – ou avoir trouvé un emploi qui commence dans les trois mois – et se déclarer disponible dans les deux semaines pour en occuper un.
Bascules à venir
Durant les périodes de confinement l’année dernière, un nombre important de personnes ont été contraintes dans leurs démarches de recherche active, basculant alors dans le « halo » et en sont ressorties quand les mesures sanitaires étaient levées. D’où des variations importantes et inhabituelles du taux de chômage descendu à 7,1 % au deuxième trimestre -0,7 point), pour rebondir à 9 % (+2 points) au deuxième et rebaisser jusqu’à 8 % au dernier -1,1 point).
Doit-on en conclure qu’à la faveur de la reprise et des effets moins importants des confinements sur l’activité, la mesure du taux de chômage va reprendre un cours normal, d’autant que les taux d’emploi et le « halo » du chômage ont, eux aussi, fait du surplace au premier trimestre ?
Trop tôt pour répondre, estime le chef du Département de l’emploi et des revenus d’activité de l’Insee, Vladimir Passeron. A ce stade, le taux de chômage du premier trimestre demeure ainsi inférieur de 0,3 point à ce qu’il était avant crise, alors que le nombre d’inscrits à Pôle emploi est supérieur.
Il reste encore beaucoup de personnes découragées du fait des mesures sanitaires, même si elles ont été levées depuis. Idem pour l’activité partielle qui concernait encore 2,3 millions de salariés en mai. Les mouvements importants de catégories entre inactivité pure, halo et chômage restent donc possibles, même si la collection récente de bons indicateurs sur les embauches laisse augurer d’une reprise du marché du travail dans le bon sens.