Les accords de Ségur obtiennent le soutien majoritaire des organisations représentatives

FO, la CFDT, l'Unsa, qui pèsent plus de la moitié des voix dans la fonction publique hospitalière, ont accepté de signer l'accord qui promet 6 milliards d'euros de revalorisations salariales pour la seule fonction publique hospitalière. Le gouvernement n'a pas encore dévoilé toutes ses décisions suite à la concertation de Ségur.


France's Minister for Solidarity and Health Olivier Veran (L) speaks with president of social and environmental rating agency Vigeo-Eiris Nicole Notat (R) prior to attend a meeting dubbed in French "Segur de la Sante", a general talk on Health reforms aimed at improving working conditions, salaries and patient care in the medical sector, at the French Health Ministry in Paris, on May 26, 2020. (Photo by Martin BUREAU / POOL / AFP)

Le gouvernement s’était donné un mois pour réussir ses «accords de Ségur» et notamment la revalorisation des salaires et des carrières à l’hôpital. Huit milliards et quelque plus tard, on y est. Vendredi, alors que se tenait le comité de pilotage national de clôture de cette concertation animée par Nicole Notat, en présence du ministre Olivier Véran, un large soutien s’est dessiné en faveur du «paquet salarial» du Ségur . Les organisations syndicales représentatives ont consulté leurs instances sur le projet de protocole d’accord soumis jeudi, et la plupart ont levé le pouce en l’air. Et pour cause : la fonction publique hospitalière à elle seule doit obtenir quelque 6 milliards d’euros de revalorisations, plus 1,6 milliards pour le privé.

La CFDT, troisième organisation du secteur avec plus de 23 % des voix, a été la première à promettre sa signature. Elle a salué «un accord historique» après «des années de disette». Au départ, l’organisation avait plaidé pour des augmentations salariales très différenciées suivant les postes, mais elle s’est finalement rangée derrière la position intersyndicale, celle d’une augmentation «socle» très large et identique pour tous.

Puis FO, numéro deux avec un quart des voix, a dit oui à «un compromis acceptable», tout en prévenant qu’il ne pourrait s’agir d’un «solde de tout compte»: «les conditions de travail, le financement et investissement des hôpitaux, et l’engagement fort du Ministre de la Santé sur l’arrêt des fermetures de lits et services, ne sont pour l’instant pas tous à la hauteur des attentes», a-t-il averti.

«Après 10 ans de blocage du point d’indice, le Gouvernement à travers ce protocole le plus important que nous n’ayons jamais eu, marque une certaine reconnaissance au personnel», a enfin applaudi l’Unsa, qui apportera près de 6 % des voix. Les accords de Ségur seront donc majoritaires, même si la CGT, très réservé et qui pèse le tiers des voix, ne leur apporte pas son soutien d’ici à lundi. 

Simplification et ticket modérateur

Lundi, c’est la date-butoir fixée par le gouvernement. Olivier Véran pourrait ensuite prendre la parole mercredi ou jeudi pour conclure le Ségur. Le gouvernement n’a pas encore dévoilé toutes ses cartes, notamment le séquençage budgétaire, le montant du plan d’investissement «massif» promis par Emmanuel Macron pour les établissements, et les mesures de simplification et de réorganisation.

La Fédération hospitalière de France, qui représente les directions hospitalières, a évoqué dans un communiqué un «New Deal pour la santé». «Les revalorisations sont immédiates, on va rehausser les salaires les plus bas en révisant les grilles, et on a obtenu des échelons supplémentaires pour les médecins en fin de carrière», se félicite le président de la FHF Frédéric Valletoux. «Des lignes ont bougé en quelques semaines, alors qu’on nous disait depuis dix ans que c’était impossible», remarque-t-il. La «grosse déception» pour lui, c’est plutôt sur le volet simplification : «On se focalise sur la débureaucratisation à l’intérieur de l’hôpital, alors qu’il faudrait aussi revoir la gouvernance nationale, les missions des agences, le fonctionnement du ministère…»

De son côté, le conseil de surveillance de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a appelé vendredi à «poursuivre la discussion» sur la transformation de l’hôpital public, et notamment à inclure dans la discussion «la question de la mise en place de mesures permettant la réduction des inégalités de santé, comme la suppression du ticket modérateur ou l’instauration d’un financement des hôpitaux plus adapté aux territoires»


myspotvip

Lorsque vous vous inscrivez et vous recevrez les meilleures offres de MySpotVip et vous recevrez également un guide d'ÉPARGNE.
Préparez-vous pour les offres VIP les plus exclusives et uniques!