Ça cafouille sur le front sanitaire mais ça avance sur le front de l’emploi. En particulier pour les jeunes, qui ne doivent pas être les « sacrifiés de la crise ». « Il est essentiel que les jeunes sachent que nous faisons tout pour permettre à chacun de trouver sa place dans la société », a affirmé la ministre du Travail dans une interview publiée dimanche dans le « JDD ».
Certes, après six mois de baisse, le chômage a de nouveau augmenté en novembre et Elisabeth Borne convient que « les chiffres risquent de ne pas être bons en décembre en raison du confinement ». Mais la ministre met en avant plusieurs signaux positifs sur l’emploi des jeunes avec, entre août et fin novembre, plus de 1 million de recrutements – presque autant que l’année précédente – et 440.000 contrats en alternance signés en 2020 – soit 90.000 de plus qu’en 2019. Le plan «un jeune, une solution » lancé en juillet « a déjà permis de quasiment effacer l’écart qu’on constate en période de crise entre la hausse du chômage des jeunes et celui du chômage des autres classes d’âge », a-t-elle souligné.
Plusieurs signaux positifs
Mais le gouvernement a bien conscience que la situation est loin d’être stabilisée. L’examen des chiffres du chômage de novembre le montre d’ailleurs, avec une remontée de plus de 2 % du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans n’ayant pas du tout travaillé. Plus du double de la progression tous âges confondus.
La prime de 4.000 euros pour l’embauche en CDD de plus de trois mois ou en CDI d’un jeune – qui n’a pour l’instant été réclamée que pour 220.000 embauches – et les 5.000 à 8.000 euros d’aides versées pour l’embauche d’un apprenti ou d’un contrat de professionnalisation devaient ne s’appliquer que jusqu’au 31 janvier. « La situation sanitaire va rester difficile dans les prochaines semaines et va nous conduire à prolonger ces aides », a annoncé Elisabeth Borne. La ministre n’a pas fixé de nouvelle échéance. Le sujet devrait être évoqué ce lundi lors de la traditionnelle visioconférence avec les leaders patronaux et syndicaux et tranché d’ici à mercredi. L’hypothèse d’un prolongement jusqu’au 31 mars apparaît plausible.
Ce prolongement va s’ajouter aux mesures complémentaires qu’avait annoncées le chef de l’Etat en novembre , dont les décrets ont été publiés le 31 décembre, avec en particulier l’extension à 200.000 du nombre de bénéficiaires de la Garantie jeunes, a souligné Elisabeth Borne, affirmant que « désormais, la totalité des jeunes majeurs en formation professionnelle bénéficiera aussi d’une rémunération de 500 euros par mois ».