Après un coup de frein il y a deux ans en raison des restrictions sanitaires, les dépenses françaises de santé ont augmenté de 7,9 % en 2021. C’est le premier constat d’un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publié ce jeudi matin. Avec un montant total de 226,7 milliards d’euros, il s’agit de la plus forte augmentation des dépenses observée depuis 30 ans.
« L’ensemble des secteurs de soins » ont contribué à cette croissance, précise le service statistique. Tout particulièrement la « consommation de soins » hospitaliers, qui a augmenté de 6,2 %. D’après la Drees, cela s’explique par « la montée en puissance des mesures du Ségur de la santé et par un rebond important de l’activité, notamment dans le secteur privé ».
Les trois secteurs concernés par la réforme du 100 % santé , qui permet le remboursement intégral de certains soins, ont également particulièrement nourri cette dynamique haussière. Les soins de dentistes ont ainsi bondi de 22,5 %, portés par la consommation de prothèses (près de 40 % d’augmentation). La consommation d’audioprothèses a, elle, augmenté de 60 % tandis que la consommation d’optique médicale a progressé de 15,8 %, « malgré un effet d’entraînement plus faible du 100 % santé que pour les prothèses dentaires et les audioprothèses », souligne la Drees.
Les laboratoires d’analyses biologiques hors tests PCR ont également vu leur consommation rebondir (+9,5 %), après avoir connu une baisse en 2020. Les tests de dépistage du Covid-19 ont eux représenté un coût global de 7 milliards d’euros, contre 2,5 milliards en 2020.
Reste à charge en légère hausse
Sur l’ensemble de ces dépenses, la part prise en charge par la Sécurité sociale , déjà historiquement élevée, s’est encore légèrement accrue à 79,8 %. Les complémentaires santé, dont les remboursements avaient diminué en 2020, ont elles aussi davantage contribué, à hauteur de 12,9 %.
Mais le « reste à charge » acquitté par les ménages a lui aussi progressé, à 7 %, soit 15,8 milliards d’euros. La France reste toutefois le deuxième pays de l’OCDE, derrière le Luxembourg, où ce taux est le plus faible, note la Drees.