Après les sorties médiatiques pour se faire connaître des Français , ponctuées de quelques visites sur le terrain , Jean Castex est entré en mêlée ce jeudi matin, moins d’une semaine après avoir pris ses fonctions. Flanqué de sa ministre du Travail, Elisabeth Borne, le nouveau Premier ministre a entamé une série de 14 rendez-vous sur deux jours avec les organisations syndicales ou patronales, au-delà donc des seuls partenaires sociaux représentatifs. A la sortie, un premier exercice plutôt réussi, sur la forme au moins, pour celui qui affirme faire du dialogue une vertu cardinale de son mode de décision.
Santé, emploi, retraites, plan de relance : avec Elisabeth Borne, nous recevons aujourd’hui tous les partenaires sociaux pour définir une méthode et un calendrier d’action. Premier entretien avec Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. pic.twitter.com/6h66o7WttF
— Jean Castex (@JeanCASTEX) July 9, 2020
« Nous avons eu une réunion très franche, très ouverte », a salué Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, notant le style « extrêmement direct » de son interlocuteur . « Le Premier ministre, à peine nommé, a pris la peine de rencontrer tous les interlocuteurs sociaux. Cela ne peut être que souligné », a abondé Yves Veyrier pour FO, tout en restant attentif aux décisions à venir. Tout comme Philippe Martinez, le leader de la CGT, pour qui « la confiance, ça se gagne ». « Tonalité très directe, très franche, presque rugbystique », a pour sa part confié Geoffroy Roux de Bézieux, le numéro un du Medef. « Premier ministre carré et de terrain », a ajouté Christiane Lambert (FNSEA). Fermez le ban.
L’emploi, priorité absolue
Les échanges ont porté, comme souvent lors d’une première rencontre, sur les questions de méthode et un rappel des positions des uns et des autres. Pour toutes les organisations, c’est le thème de l’emploi, des jeunes notamment, qui passe avant tout, FO et CGT insistant en plus sur la revalorisation des bas salaires.
En clair, pas question de rouvrir à court terme le dossier du déficit des retraites comme le souhaite Jean Castex . Si concertation il y a cet été ou à l’automne, la CFDT s’y rendra mais sans vraiment s’y investir, a prévenu Laurent Berger. FO reconnaît qu’il y a bien un problème de financement, mais il est lié aux conséquences de la crise. Il doit donc se traiter globalement avec tous les paramètres sur la table, y compris les cotisations employeurs ou les 140 milliards d’aides publiques aux entreprises dont une partie peut être « réorientée », estime Yves Veyrier. « Attention, sujet explosif », a prévenu Philippe Martinez, rappelant la dureté des grèves de l’hiver dernier.