Les vents favorables de la reprise continuent de pousser l’activité de l’industrie manufacturière dans l’Hexagone. Mais pour le deuxième mois consécutif, la croissance a ralenti. A 58, l’indice PMI mesuré par l’institut IHS Markit qui a interrogé 400 directeurs d’achat entre le 12 et le 23 juillet 2021 a perdu 1 point en juillet par rapport au mois de juin. Il se situe ainsi à son plus bas niveau depuis cinq mois.
La France n’est certes pas le seul pays de la zone euro touché par ce fléchissement (l’indice sur la région passe de 63,4 en juin à 62,8 en juillet). Mais le contraste est saisissant avec l’Allemagne. De l’autre côté du Rhin, l’indice caracole à son plus haut niveau sur trois mois les industriels profitant toujours d’une très forte demande étrangère.
Confiance au plus bas depuis six mois
Dans l’Hexagone, même si la demande est restée soutenue et les a obligés à recruter, les chefs d’entreprise n’avaient jamais enregistré une hausse aussi faible de leurs nouvelles commandes et de la production (les deux principales composantes de l’indice) depuis février. Plus inquiétant, les désorganisations « conséquentes » provoquées par la pandémie commencent à porter un sérieux coup au moral des industriels. En juillet, « le degré de confiance s’est replié par rapport à juin pour afficher son plus faible niveau depuis six mois », pointe IHS Markit.
Comme leurs homologues européennes, y compris allemandes, les entreprises françaises continuent de subir de plein fouet les difficultés d’approvisionnement . D’où des délais de livraison beaucoup plus longs. S’ajoute l’augmentation des prix des matières premières et des composants liée à la reprise mondiale qui, en juillet, a culminé à niveau qui n’avait pas été atteint depuis… mars 2011, selon IHS Markit. Les prix des composants électroniques, des produits alimentaires, du carburant, des métaux etc. se sont renchéris, conduisant les industriels à répercuter les hausses sur les clients.
Pas d’arrêt à court terme
Selon les experts d’IHS Markit, cette spirale ne va pas s’arrêter à court terme. « Les entreprises semblent anticiper une prolongation de leurs difficultés actuelles », constate Joe Hayes, senior Economist cité dans le communiqué, qui dit « s’attendre à une hausse prochaine des prix à la consommation ». Tendance qui selon lui pourrait amener « les responsables politiques à réviser leur plan d’action ».