L’Insee table sur un recul du PIB de 20 % au deuxième trimestre

Après une baisse de 5,8 % au premier trimestre, le PIB devrait reculer de 20 % au deuxième trimestre, même si l'activité économique repart « nettement ». Sur l'année, la baisse devrait être supérieure à celle de 8 % attendue par le gouvernement. Il est vital que les ménages et les entreprises retrouvent confiance.


Pedestrians on the Porte Dijeaux street on May 11, 2020 in Bordeaux, on the first day of France's easing of lockdown measures in place for 55 days to curb the spread of the COVID-19 pandemic, caused by the novel coronavirus. //AMEZUGO_11213/2005111610/Credit:UGO AMEZ/SIPA/2005111615

L’activité reprend en France depuis le début du déconfinement , le 11 mai, mais elle est encore loin d’avoir retrouvé son rythme de croisière. C’est ce qui ressort des études de l’Insee publiées ce mercredi matin. Les économistes de l’Institut statistique estiment que l’activité économique en juin pourrait être encore d’environ 14 % inférieure à la normale et de 25 % en mai. « Au deuxième trimestre, le PIB diminuerait ainsi de l’ordre de 20 %après avoir reculé de 5,8 % au premier trimestre , soit la plus importante récession depuis la création des comptes nationaux français en 1948 », anticipe l’Insee.

« S’il était suivi d’un retour immédiat à la normale dès le mois de juillet, un tel décrochement de l’activité économique prévu au premier semestre se traduirait par une perte de près de 8 points du rythme de croissance annuelle du PIB en 2020 », poursuit l’Insee. Le recul de la richesse produite en 2020 par la France serait alors en ligne avec les estimations actuelles du gouvernement. Mais, prévient l’Insee, « l’impact global de l’épidémie en 2020 sera néanmoins certainement supérieur, car la reprise économique, en France et dans le monde, sera a priori encore progressive au second semestre ».

Moral des patrons toujours en berne

La reprise se fait en ordre dispersé. D’abord, du côté des entreprises, « l’activité économique repart, prudemment mais nettement, dans la plupart des grands secteurs », selon l’Insee. La perte d’activité liée à la crise sanitaire ne serait désormais « plus » que de l’ordre de 21 % depuis le déconfinement alors que, début mai, elle était estimée à 33 % . En clair, l’économie française tourne à 80 % par rapport à une situation « normale », c’est-à-dire la période d’avant la pandémie de covid-19 alors qu’elle ne fonctionnait qu’aux deux tiers début mai.

La tendance s’améliore donc. De même, le climat des affaires est mieux orienté puisque cet indicateur, calculé tous les mois par l’Insee qui interroge 10.000 chefs d’entreprise en France, a repris 6 points en mai. Il reste toutefois « à un niveau particulièrement bas », selon l’Insee. Dans l’industrie, le commerce de détail et les services, les patrons français n’ont pas encore retrouvé l’optimisme. Les chefs d’entreprise « restent très inquiets sur la demande qui leur est adressée », pointe l’Insee. ​Mais il faut relativiser ce résultat : l’enquête a été réalisée entre le 28 avril et le 19 mai, ce qui signifie que la majorité des répondants ont été interrogés avant le début du déconfinement.

Reprise de la consommation

Du côté des ménages, la consommation est bien repartie. Au cours de la première semaine de déconfinement, elle a même rebondi « peut-être plus vivement en France qu’en Italie ou en Espagne », selon l’Insee. Cette semaine-là, la consommation n’aurait été « que » de 6 % inférieure à son niveau d’avant-crise alors que son recul était évalué à 32 % début mai. Mais une partie de ces dépenses correspondent à des achats qui avaient dû être reportés pendant le confinement. Il est donc encore trop tôt pour savoir ce que sera le « régime permanent » de la consommation pendant les prochaines semaines.

D’un côté, les Français restent pessimistes pour le pays. Les anticipations des ménages sur le niveau de vie futur en France sont au plus bas en mai. Mais ils sont un plus optimistes pour leur situation personnelle. « Cela reflète, pour une partie d’entre eux, la constitution pendant le confinement d’une épargne forcée », considère l’Insee. « Le fait que le solde d’opinion des ménages sur leur capacité à épargner soit au plus haut début mai peut rendre plutôt optimiste pour la suite », considère Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee. « Certes, la situation des ménages est différente selon que leurs revenus ont été préservés ou non pendant le confinement, mais en moyenne, il existe une réserve d’épargne forcée qui devrait soutenir la reprise », poursuit l’économiste.

Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), en moyenne, le revenu disponible des ménages n’a baissé que de 7 % pendant le confinement grâce au chômage partiel alors que la consommation a chuté, elle, de 30 %. Et toute cette épargne ne sera dépensée que si l’optimisme revient. « Les facteurs psychologiques joueront sur le moral des ménages, les craintes sanitaires aussi ainsi que leurs anticipations sur le futur de l’activité économique», souligne Julien Pouget. D’où l’importance des prochaines semaines. Il est désormais vital pour l’économie française que la confiance des ménages mais aussi des entreprises se redresse vite.


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