L’Institut Montaigne prône 12 milliards d’euros de chèques consommation pour les plus pauvres

Chèques consommation, aides de secours aux centres d'action sociale, prêts aux jeunes garantis par l'Etat, l'Institut Montaigne propose trois grandes mesures pour aider les populations les plus modestes.


Des beneficiaires des Restaurants du CÅ“ur venus chercher leur colis alimentaire. L’association a du reorganiser la distribution a l’entrepot par deux accueils extÃ'rieurs pour respecter les regles de distanciation sociale. Le 1er permet d’enregistrer la carte du beneficiaire, la seconde permet de retirer le colis alimentaire, compose sur mesure suivant les besoins des personnes. La difficultÃ' est qu il a faut renoncer a la convivialitÃ' (fermeture d’espaces collectifs) alors que celle-ci est indispensable dans le cadre du suivi des personnes (Ã'coute, accueil, prise en compte de leurs difficultÃ's..) Beneficiaries of the Restaurants du Coeur come to collect their food parcel. The association had to reorganize the distribution at the warehouse by two external receptions to respect the rules of social distancing. The first allows you to register the beneficiary's card, the second allows you to collect the food package, which is tailor-made according to people's needs. The difficulty is that it is necessary to give up the conviviality (closing of collective spaces) whereas this one is essential within the framework of the follow-up of the people (listening, reception, taking into account of their difficulties ...) //DOLIDZESABRINA_18360019/2005011844/Credit:Sabrina Dolidze/SIPA/2005011847

« En mai, la dégradation de la situation financière des 10 % des ménages les plus pauvres était plus de deux fois plus élevée que celle des 10 % les plus aisés ». Ce constat a poussé l’institut Montaigne à réfléchir à des solutions pour lutter contre le creusement des inégalités et les effets dévastateurs de la crise du Covid-19 sur les populations les plus modestes.

Le think tank libéral présidé par l’ancien PDG d’Axa, Henri de Castries, vient de rendre sa copie : il a élaboré « un programme conjoncturel massif et inédit de 30 milliards d’euros » qui repose sur trois mesures phares : les chèques consommation, les aides de secours et les prêts aux jeunes garantis par l’Etat.

Dans leur plaidoyer pour une augmentation significative et temporaire de la dépense publique, les auteurs de la note – Eric Chaney, conseiller économique de l’Institut Montaigne (passé par l’Insee, Morgan Stanley et Axa) et Julien Damon, professeur à Sciences po, jugent que l’arsenal de mesures mis en place par le gouvernement ne suffit pas. Si « une part importante des efforts contenus dans le plan France Relance visent une transformation en profondeur de l’économie française, à moyen et long termes, il convient d’agir plus directement et plus immédiatement pour stimuler l’investissement et pour encourager la reprise de la consommation », soulignent-ils, reprenant certaines critiques des oppositions.

Chèques consommation

Concrètement, ils recommandent principalement d’allouer 12 milliards d’euros de chèques consommation aux moins aisés. Cette option favoriserait des dépenses immédiates et permettrait de « soutenir conjointement la consommation des ménages et certains secteurs économiques particulièrement affectés par la crise (bâtiment, hôtellerie, restauration, alimentation) ». Les auteurs préconisent de passer par les Caisses d’allocation familiale et les Caisses de mutualité sociale agricole pour distribuer les titres de paiement. Ceux-ci prendraient la forme de cartes de crédit adressées au domicile des allocataires. Cette enveloppe concentrée sur 2021 correspondrait en moyenne à plus de 450 euros par trimestre pendant un an pour les 6,6 millions de ménages touchant des allocations logement.

Aides de secours

Autre mesure, beaucoup moins onéreuse : allouer 500 millions d’euros d’aides de secours pour renforcer l’action sociale des municipalités. « Dans l’ambition de chercher à couvrir toute la population démunie, outre le canal des allocations logement et celui des associations, les Centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS et CIAS) méritent d’être mobilisés et soutenus par l’Etat. » L’Institut Montaigne fait valoir que « l’ouverture d’une enveloppe de soutien de 500 millions multiplierait par quatre les aides de secours local, et renforcerait le soutien de l’Etat aux finances locales, celles du bloc municipal (communes et intercommunalités) pour mieux répondre aux besoins sociaux locaux ».

Prêts garantis pour les jeunes

Dernière préconisation, consacrer 17,5 milliards d’euros sur deux ans à des prêts garantis pour les jeunes, dont le taux de chômage atteint 20 %. Les auteurs de la note conseillent d’élargir le système existant de prêt garanti pour les étudiants, qui ne bénéficie qu’à 11.500 personnes en 2020. Ils visent tous les jeunes de moins de 25 ans dans une limite augmentée à 50.000 euros. Le coût budgétaire final pour l’Etat serait limité (de l’ordre de 0,5 milliard). « Cet instrument représente un véritable investissement en faveur des jeunes, changeant à la fois leur quotidien et leurs perspectives, et participerait ainsi fortement à la relance de l’économie », font-ils valoir.

Conscient des écueils du plan de Relance face à une crise qui ne cesse de s’aggraver, le gouvernement a lui-même commencé à corriger le tir : fin novembre, le Premier ministre Jean Castex a détaillé un ensemble de mesures pour les plus précaires qui, en cumulé, représentent un nouvel effort financier d’au moins 1 milliard d’euros. Emmanuel Macron a promis de nouvelles aides pour les jeunes en janvier. Vendredi dernier, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a lui aussi fait des annonces concernant l’aide alimentaire et les jeunes, en plus du fonds de solidarité destiné aux entreprises les plus touchées par la crise.


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