Où seront redéployés les 2.500 agents du fisc en région

Cinquante villes ont été choisies pour accueillir les agents du fisc qui vont être relocalisés hors des grandes métropoles. Le nombre de transferts, les missions et le calendrier ont été détaillés aux maires.


Fin du suspense pour les 50 villes qui vont accueillir quelque 2.000 agents du fisc à partir de l’an prochain. Les détails du projet de « relocalisation » (Bruno Le Maire a banni le terme de « démétropolisation » ) touchant la Direction générale des finances publiques ont été dévoilés ce mercredi à Bercy. Les représentants des communes choisies ont chacun reçu une enveloppe avec les informations sur les missions et le nombre d’agents qui vont être réaffectés dans leur ville.

Relocalisations

C’est Châlons-en-Champagne qui accueillera le plus de fonctionnaires. En tout, 100 emplois seront implantés dans la ville de Benoist Apparu. « Châlons-en-Champagne sera la mieux servie en relocalisations car nous réparons ce qui a été enlevé », a expliqué le ministre, Bruno Le Maire. En 2014, la dissolution du 1er régiment d’artillerie de marine couplée au départ de l’état-major de la 1re brigade mécanisée ont en effet causé la perte de plus de 1.000 emplois civils et militaires à Châlons. Différentes missions fiscales (service à la publicité foncière, centre de contact des contribuables professionnels, service de la rémunération des fonctionnaires) y seront implantées ou renforcées dès 2021.

Autre commune privilégiée : Pau. La ville de François Bayrou, récemment nommé haut-commissaire au plan par Emmanuel Macron, va accueillir 70 emplois à partir de 2021. Troyes, Angoulême, Vierzon, Roanne, Carpentras, ou encore Nevers ou Valence feront elles partie des villes où arriveront entre 40 et 50 agents. A noter aussi, l’installation d’un pôle de contrôle à distance des dossiers fiscaux à Béthune : la commune, ébranlée par l’annonce de la fermeture de l’usine de pneus Bridgestone et qui se bat pour sauver environ 900 emplois, se verra affecter près de 40 agents à compter de 2022. Autre exemple : Mâcon accueillera l’an prochain un nouveau centre chargé de gérer la clientèle bancaire de la Caisse des dépôts (les notaires par exemple), en remplacement de celui de Versailles.

Quinze autres villes

Le transfert des agents du fisc des grandes métropoles vers des villes plus petites pour toutes ces missions qui peuvent s’effectuer à distance s’étalera jusqu’en 2024 et concernera au total 2.500 emplois. Après la vague des 50 villes, une quinzaine de communes s’ajouteront prochainement à la liste. Comme les précédentes, ces villes candidates seront choisies par un comité interministériel et en concertation avec les représentants syndicaux en fonction de critères divers, en particulier leurs capacités d’accueil.

« Nous avons fourni un énorme travail pour que ces relocalisations soient pérennes », souligne Jérôme Fournel, le directeur général des finances publiques. Le patron du fisc assure aussi que les mouvements se feront « sur la base du volontariat » et par affectation des nouveaux diplômés des Ecoles nationales des finances publiques. Les syndicats de la maison, qui ont fait part de leurs inquiétudes, seront vigilants.

Efforts des autres ministères

Olivier Dussopt, le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, a quant à lui rappelé que ce projet de relocalisation en accompagnait un autre, qui consiste à « refonder le réseau de proximité » : « Nous aurons 650 points de contacts nouveaux sur le territoire l’an prochain, la Direction générale des finances publiques sera présente dans 3.000 communes à horizon 2023-2024 contre 2.000 aujourd’hui. »

Les élus présents ce mercredi à Bercy ont tous souligné les difficultés auxquelles faisaient face les villes dites « médianes » depuis une dizaine d’années : perte d’emplois, d’administrés, fermetures de sites, de services… Beaucoup, à l’instar de la commune de Nevers, bénéficient déjà de dispositifs destinés à les revitaliser , comme les programmes « Action Coeur de Ville » ou « Territoires d’industrie ».

Les maires espèrent désormais que l’initiative de relocalisation du ministère de l’Economie fera des émules. De fait, Bercy est censé ne représenter que la moitié de l’effort attendu de l’ensemble des services de l’Etat. Qui sera le prochain ? Olivier Dussopt a évoqué un plan de relocalisation du ministère des Armées. Celui-ci ne se fera toutefois pas par appel à candidatures.


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