La reprise des embauches est forte et confirmée. Si les chiffres doivent être consolidés, l’Urssaf rapporte ce mercredi que plus de 2,2 millions d’embauches de plus d’un mois (CDD et CDI), hors intérim, ont été effectuées au deuxième trimestre, en se basant sur les déclarations des employeurs.
Ce chiffre marque une accélération, avec une hausse de 16,9 % par rapport au premier trimestre. Le phénomène est particulièrement marqué pour les CDI (+21,3 % après +6,3 % au premier trimestre) par rapport aux CDD de plus d’un mois (+12,9 % après +3,6 %). C’est « un pic historique, supérieur de 1,7 % au précédent point haut enregistré au dernier trimestre 2019 jusqu’avant le déclenchement de la crise », note l’organisme chargé du recouvrement des cotisations sociales.
« Ce retour au niveau de 2019 sur les contrats longs fait écho aux difficultés de recrutement, explique Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Le rapport de force avec l’employeur se rééquilibre en faveur du salarié car on a une reprise atypique avec toujours 2,3 millions de personnes en chômage partiel et cela crée un déséquilibre sur le marché du travail. » Au soutien de cette analyse, la forte diminution du recours aux contrats courts dans le secteur de l’hébergement et de la restauration. Ce phénomène sur les contrats courts explique que le nombre total de déclarations du deuxième trimestre reste inférieur à celui de 2019 (5,3 millions contre 6,7 millions).
Les TPE recrutent
Si l’on regarde par taille d’entreprise, les entreprises de moins de 20 personnes ont plus soutenu la croissance des embauches , avec une augmentation de 25,9 % au deuxième trimestre, contre 10,6 % pour les plus grosses entreprises. Mais ces dernières donnent la prime aux CDI. Les embauches en CDI progressent ainsi trois fois plus rapidement que celles en CDD dans les plus grosses structures, alors que la progression est similaire dans les plus petites.
Le tertiaire porte évidemment les embauches, puisqu’il en absorbe 93 %. Après des mois de fermetures provoquées par la crise sanitaire, l’hébergement-restauration est l’un des secteurs moteurs avec plus de 510.000 recrutements, des chiffres qui demeurent toutefois plus de deux fois inférieurs aux niveaux enregistrés fin 2019. Les activités de services administratifs et de soutien, secteur gourmand en contrats courts, restent aussi en deçà des niveaux d’avant-crise avec 670.000 embauches (une baisse de 240.000).