Plan Culture : 1 milliard pour le chômage des intermittents

Emmanuel Macron a annoncé le prolongement des droits des intermittents, particulièrement affectés par la crise du Covid-19, jusqu'à fin août 2021. Cette année « blanche » accordée par le chef de l'Etat enterre un peu plus sa réforme de l'assurance-chômage.


Film studio.

Ils l’ont réclamée. Ils l’ont obtenue. Emmanuel Macron s’est prononcé ce mercredi en faveur d’une « année blanche » en matière de couverture chômage pour les intermittents du spectacle, particulièrement affectés par la crise du Covid-19 . En clair, pour que leurs droits soient prolongés au-delà des six mois où leur activité aura été « impossible ou très dégradée », une mesure qui coûtera 1 milliard d’euros, selon nos informations.

« Beaucoup ne pourront pas faire leurs heures. Je veux qu’on s’engage à ce que les artistes et techniciens intermittents voient leurs droits prolongés jusqu’à fin août 2021 », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une vidéoconférence avec une douzaine d’artistes, tout en se déclarant convaincu qu’il allait « donner suffisamment confiance pour que quasiment, on n’en ait pas besoin ».

Spécificité française, le régime d’assurance-chômage des intermittents assure l’indemnisation de 100.000 personnes en moyenne par mois. Très critiqué par le patronat, mais aussi par la CFDT du fait de son coût supposé, il a fait l’objet d’une réforme en 2016 destinée à réduire le solde entre dépenses et recettes qui, début 2018, était de 934 millions d’euros. Dans le détail, chaque intermittent doit avoir, à sa date anniversaire, travaillé 507 heures minimum dans les douze mois précédents pour renouveler son statut.

Satisfaction prudente de la CGT

Depuis le confinement, le ministère du Travail avait déjà décidé de reporter les dates anniversaires tombant au-delà du 1er mars et ce jusqu’au 31 mai. L’annonce d’Emmanuel Macron va beaucoup plus loin puisqu’elle assure à tous les intermittents au chômage depuis le 1er mars de pouvoir prolonger leurs droits de quinze mois supplémentaires, qu’ils travaillent ou pas. « On constate un semblant de gain de cause mais nous restons vigilants », a réagi Denis Gravouil, le secrétaire général de la fédération spectacle de la CGT, soulignant l’absence de détails.

Au-delà, la décision d’Emmanuel Macron a une portée politique encore plus grande car elle enterre un peu plus la réforme, très critiquée, de l’assurance-chômage et particulièrement la nouvelle formule de calcul du salaire journalier de référence, le SJR, dont on déduit l’allocation des chômeurs.

Conçue dans une période favorable à l’emploi (comme c’était le cas jusqu’en mars), cette nouvelle formule a déjà été reportée du 1er avril au 1er septembre . Elle est censée rallonger la durée des CDD, qui représentent les deux tiers des embauches, au prix – dénoncent les syndicats – d’une baisse des allocations de ceux qui alternent chômage et petit boulot. Le coup de pouce du chef de l’Etat en faveur des intermittents risque de lui porter le coup de grâce. Comment, en effet, garantir plus d’un an de chômage à certains et diminuer les allocations des précaires de l’autre ? Cela reviendrait à toucher plus au chômage qu’en travaillant.


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