C’est le déconfinement des propositions. Alors que le gouvernement doit présenter à la rentrée son plan de relance – même si les soutiens sectoriels ont commencé à être dévoilés depuis quelques semaines – les acteurs économiques tentent de peser dans les décisions. Après le Medef la semaine dernière , c’est au tour de la CPME – l’organisation représentant les petites et moyennes entreprises – de sortir du bois. « Il faut rapidement – sans attendre la rentrée – donner des perspectives aux entreprises, avec des mesures à durée limitée pour qu’il y ait un effet d’entraînement immédiat », explique aux « Echos » François Asselin , son président.
Les propositions des deux organisations patronales ne sont d’ailleurs pas totalement étrangères l’une à l’autre. Comme le Medef, la CPME trouve des vertus au soutien à la demande dans le monde de l’après-Covid-19. La confédération pousse à la création d’un « chèque vacances » abondé par l’Etat et distribué aux Français, à l’élargissement des avantages fiscaux pour les dons intergénérationnels et au déblocage d’une partie des sommes placées sur des plans épargne logement pour toute dépenses d’ameublement made in France, entre autres exemples.
Soutien à l’appareil productif
Mais c’est bien sûr le soutien à l’appareil productif qui suscite le plus de réflexions. Au-delà des mesures visant à éviter les défaillances – notamment avec la demande du maintien du dispositif de chômage partiel pour les entreprises les plus fragiles – la CPME pousse à des gestes pour accélérer le redémarrage économique. Il s’agit notamment de soulager financièrement des PME chahutées par la crise en transformant les prêts garantis d’Etat (PGE) en quasi fonds propres. Les pouvoirs publics deviendraient des actionnaires dormants de ces PME, dans l’optique de la confédération.
Concernant l’emploi, il est proposé de réactiver la prime à l’embauche de 4.000 euros déjà expérimentée récemment, ou l’indemnisation par l’Etat à 100 % des salaires versés aux apprentis pendant l’année scolaire 2020-2021.
Ancrage territorial
La CPME pousse également pour que le futur plan de relance réponde aux demandes de relocalisation qui font florès depuis le début de la crise du coronavirus. Pour pousser au made in France, elle propose la création d’un « crédit impôt production en France », à la manière du Crédit impôt recherche mis en place pour attirer les centres de R&D dans l’Hexagone. Autre proposition : affecter une partie des fonds de l’alternance à des formations visant spécifiquement à relocaliser l’appareil productif.
Plus largement, la CPME appelle à faire la part belle à « l’ancrage économique territorial ». Cela passerait notamment par le lancement de « programmes d’investissements territorialisés financés par un grand emprunt d’Etat auprès des Français » pour investir dans des réseaux et infrastructures.