Plan de relance : le compte n’y est pas pour la CGT

A deux jours d'une mobilisation interprofessionnelle de la CGT, les fédérations des cheminots, des transports et de la métallurgie ont critiqué un plan de relance qui « ne sert pas le développement de l'emploi ».


« Des recettes du passé avec la même finalité. » A deux jours de la mobilisation de rentrée de la CGT, le 17 septembre, trois fédérations de la centrale – transports, métallurgie et cheminots – ont livré un diagnostic acerbe sur le plan de relance du gouvernement.

Le débat ne porte pas sur les objectifs. Ceux évoqués par le leader de la CGT, Philippe Martinez, lors de leur conférence de presse, font consensus : « Arrêter la casse sociale en matière d’emploi, construire un projet de reconquête industrielle qui prenne en compte les questions environnementales »

En revanche, du côté du syndicat de Montreuil, on conteste le dispositif du gouvernement. « Des plans de relance, on en a déjà connu dans un certain nombre de filières »« on injecte de l’argent public [qui] ne sert pas au développement de l’emploi mais à accompagner la casse industrielle », a estimé Frédéric Sanchez, le secrétaire général des métallos CGT.

Transport aérien, où licenciements et faillites se multiplient, transport urbain confronté au chômage partiel, saisonniers des remontées mécaniques sans chômage… « Le plan de relance proposé ne répondra pas à l’urgence sociale et environnementale », a jugé Fabrice Michaux, le secrétaire général de la fédération des transports de la CGT.

Laurent Brun, le numéro Un des cheminots a, de son côté, dénoncé l’incohérence des projets de suppressions d’emploi dans les transports alors que la demande va fortement croître dans les prochaines années. Investissements dans les infrastructures, la R & D, l’industrie… « Les choix politiques pour préparer l’avenir se travaillent maintenant », a-t-il souligné. Soulignant que pour développer les trains de nuit ou le fret, il va falloir concevoir de nouveaux matériels alors que le marché n’existe pas encore, il a estimé que les transports publics ont un rôle majeur à jouer. «Il faut un vrai plan d’investissement dans les infrastructures et le matériel», a-t-il insisté.

« Prise en compte des réalités »

Face à la crise, « les seuls sacrifices sont demandés aux salariés », a déploré Frédéric Sanchez dont la fédération n’a pas signé l’accord conclu par l’UIMM avec les autres syndicats sur le chômage partiel de longue durée (APLD) . « Nous sommes pour l’application d’un chômage partiel de longue durée avec le maintien du salaire à 100 % », a expliqué Philippe Martinez. Il a critiqué le fait que « souvent les entreprises conditionnent l’APLD à un accord de performance collective avec notamment de la modération salariale voire la suppression de primes, le chômage partiel de longue durée étant noyé dans des mesures de modification de l’organisation du travail et suppriment même en même temps des emplois dans certaines entreprises ».

Interrogé sur la signature dans la branche Syntec de l’accord APLD par la CGT, Philippe Martinez l’a justifiée par « la prise en compte des réalités »« Il n’y a pas que là qu’on a signé », a-t-il complété, citant l’exemple de Safran . « C’est le coeur de notre stratégie : on a des échanges avec les salariés, on prend en compte les réalités, cela n’empêche pas une prise de position sur le fond qui est que nous sommes opposés à ce type d’accord », a-t-il expliqué, renvoyant au cas de Smart, dont le groupe Daimler veut vendre l’usine de Sargueminnes , en Moselle, où les salariés avaient accepté de travailler 39 heures payées 37.


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