Plan de relance : les centres de formations d’apprentis dans l’expectative

L'annonce d'aides massives pour l'embauche des apprentis a été saluée mais elle n'a pas encore poussé les entreprises à franchir le pas, notent les directeurs de CFA. Les effets de la crise sanitaire sur leur trésorerie sont significatifs.


A young apprentice welds a pipe during a plumbing workshop at the URMA (Universite Regionale des Metiers de l'Artisanat, Regional University of Crafts Trades) on September 26, 2014 in Arras. AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN (Photo by PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Bien que saluée par son ampleur, le plan d’aide à l’embauche des jeunes en apprentissage annoncé début juin n’a pas poussé les entreprises à franchir le pas, à ce stade en tout cas, l’incertitude sur leur activité restant encore trop forte. C’est le constat qu’ont dressé les directeurs de Centre de formation d’apprentis (CFA) à l’occasion de la présentation d’une étude sur l’impact de l’épidémie de Covid-19. « Nous n’avons pas constaté d’effet notable parmi les employeurs », a souligné Roselyne Hubert, la présidente de leur fédération nationale, la Fnadir.

Soucieux de sauver les recrutements d’apprentis après une année 2019 record ( près de 370.000 nouveaux contrats, +16 % ), le précédent gouvernement a annoncé le versement, à compter du 1er juillet, d’une prime de 5.000 euros pour l’embauche d’un apprenti mineur, ou de 8.000 euros au-delà de 18 ans, du CAP à la licence pro. De sorte qu’il ne reste quasiment pas de reste à charge pour l’employeur la première année de formation. Le tout sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés, avec obligation pour les autres d’atteindre 5 % d’alternants dans leurs effectifs à l’échéance de la mesure, le 28 février 2021.

Pré-inscriptions en baisse de 30 %

Les montants promis vont bien au-delà des aides précédentes. Pour autant, souligne Roselyne Hubert, « mesurer leur impact reste complexe ». La situation varie bien sûr selon les secteurs, mais beaucoup dépendra des effets du plan de relance économique concocté par le gouvernement pour la rentrée. « Les entreprises attendent aussi d’en savoir plus sur les modalités de versement de l’aide », ajoute-t-elle.

Les attentes sont d’autant plus fortes que la réforme Pénicaud a lié le modèle économique des CFA au nombre de signatures de contrats d’apprentissage, la très grande majorité intervenant l’été, c’est-à-dire maintenant. Elles le sont encore plus compte tenu des effets d’ores et déjà visibles de l’épidémie.

Baisse des pré-inscriptions jusqu’à 30 %, perte de ressources attendues de 10 % amplifiée par une hausse de 2 % de coûts, risque de fermetures de sections, d’abandon de projet d’ouverture ou de restructuration dans un CFA sur deux, ou encore dégradation d’un tiers de la trésorerie à fin 2020 par rapport à fin 2019 : bien que réalisé sur un échantillon très restreint (85 CFA sur le millier répertorié), le sondage de la Fnadir « corrobore ce qu’on entend parmi les adhérents », indique la présidente de la Fnadir.


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