Ce sera « cinq jours sur cinq », a insisté le Premier ministre, Jean Castex, jeudi soir . Le télétravail n’est « pas une option », a ajouté la ministre du Travail, Elisabeth Borne. La nouvelle version du protocole sanitaire concernant les entreprises publiée quelques heures après dans la soirée entérine le fait que « dans les circonstances exceptionnelles actuelles, liées à la menace de l’épidémie, il doit être la règle pour l’ensemble des activités qui le permettent ».
Exit, donc, la demande aux employeurs de « fixer un nombre minimal de jours par semaine » de travail à domicile, et ce dans les seules zones de couvre-feu comme c’était inscrit dans la dernière version du protocole sanitaire publié le 16 octobre , soit il y a seulement deux semaines. Quelle que soit la vitesse de circulation du virus dans la zone d’activité, la règle du 100 % de télétravail devient impérative et le travail en présentiel l’exception.
Dans les départements jusqu’à présent peu touchés, où le virus circulait faiblement ou modérément, les employeurs vont aussi devoir repasser au crible leur organisation sur deux points. « Le lissage des horaires de départ et d’arrivée du salarié afin de limiter l’affluence aux heures de pointe » devient une obligation sur tout le territoire. De même pour l’obligation d’assurer un espace de travail d’au moins 4 m2 par salarié, qui ne s’appliquait depuis plusieurs semaines qu’aux zones de circulation active et sous couvre-feu.
Eviter la paralysie des services publics
Le télétravail à 100 % va aussi faire son retour dans la fonction publique. Dès jeudi soir, pour ce qui concerne l’Etat, la ministre de la Transformation publique, Amélie de Montchalin, a signé une circulaire sur le sujet. Là aussi, « le télétravail est désormais la règle pour l’ensemble des activités qui le permettent ». « A compter de [ce] vendredi 30 octobre, les agents dont les fonctions peuvent être exercées totalement ou principalement à distance doivent impérativement être placés en télétravail cinq jours par semaine », précise le texte. Pour « les fonctions qui ne peuvent qu’accessoirement être exercées à distance, l’organisation du travail doit permettre de réduire au maximum le temps de présence », est-il ajouté.
Pas question cette fois-ci de multiplier les autorisations spéciales d’absence comme lors du premier confinement où elles avaient été le pendant dans le public du chômage partiel dans le privé. Les motifs d’utilisation de ce dispositif qui garantit un maintien du salaire ont été depuis sérieusement encadrées. Ces autorisations ne peuvent bénéficier qu’aux « cas contact à risque », personnes « vulnérables » et parents devant assurer la garde de leur enfant « contact à risque » ou en cas de fermeture de leur crèche, école ou collège. Le message est clair : pour éviter un nouveau blocage de l’économie, il faut éviter à tout prix une nouvelle paralysie des services publics.
#COVID19 l Le protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise a été actualisé le 29 octobre 2020 pour répondre à la situation épidémique
— Ministère du Travail (@Travail_Gouv) October 29, 2020
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