Reconfinement : pas de décision avant la fin de la semaine

Le gouvernement veut se donner le temps d'observer l'effet du couvre-feu généralisé à 18 heures et à quelle vitesse progressent les variants du Covid, a expliqué ce mardi matin Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l'Industrie. Après des propos alarmistes dimanche, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, estime lui aussi désormais que les restrictions peuvent attendre une semaine.


Trop de pression tue la pression. Très agacé par la multiplication dans les médias des appels au reconfinement de la part du corps médical , Emmanuel Macron, qui déteste être acculé, a apparemment décidé d’attendre avant de se prononcer. La ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a confirmé ce mardi matin sur BFMTV/RMC ce qui se murmurait dans les cabinets ministériels lundi : il n’y aura pas d’annonces sur un éventuel confinement avant ce week-end

Peut-être y en aura-t-il un la semaine prochaine, mais l’exécutif veut se donner un peu de temps pour évaluer la situation sanitaire. « A ma connaissance, à ce stade il n’y a pas de raison de décider d’un confinement », a même déclaré Agnès Pannier-Runacher, alors que le journaliste venait de lui demander s’il n’y aurait pas de décision avant samedi.

Pourquoi attendre, alors que les hospitalisations et le nombre de cas remontent, au risque de laisser s’échapper les nouveaux variants plus contagieux ? Agnès Pannier-Runacher a répété ce qu’avait déjà annoncé Olivier Véran la semaine passée : il faut d’abord donner sa chance au couvre-feu à 18 heures, qui a été généralisé sur le territoire le 16 janvier. « Cette décision va mesurer son efficacité à la fin de cette semaine. Cela fera deux semaines samedi, on aura une idée de la manière dont cela a ralenti ou pas la circulation du virus », a-t-elle souligné.

De plus, le gouvernement souhaite connaître la dynamique du variant britannique en France. Une enquête flash a été réalisée, les 7 et 8 janvier, dont les résultats définitifs devraient être publiés par Santé publique France mercredi ou jeudi. Un deuxième sondage doit être entrepris aujourd’hui et demain, qui s’intéressera également au variant sud-africain, avec des résultats attendus là encore en fin de semaine. Cela permettra de savoir à quelle vitesse le variant britannique se propage, sachant qu’il est plus transmissible et peut-être un peu plus létal.

« Pas de précipitation »

Le gouvernement ne veut clairement pas se faire dicter sa gestion de crise par les médecins et les médias. Lundi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a prévenu sur Bloomberg TV qu’il sera très difficile pour la France d’atteindre une croissance de 6 % en 2021 si un nouveau confinement est instauré.

« Pas de précipitation », a-t-il insisté ce mardi matin, interrogé sur Radio classique sur la possibilité d’un troisième confinement. « C’est au président de la République de fixer le calendrier et à lui seul sur la base de résultats établis et pas sur la base de commentaires de presse, a-t-il déclaré. Regardons d’abord, sereinement, calmement, est-ce que le couvre-feu à 18 heures a donné les résultats que nous espérions ».

Delfraissy met de l’eau dans son vin

Et puis ce mardi matin, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a déclaré à « Libération » que rien ne pressait, en fin de compte, pour le troisième confinement : « Pour ma part, je pense qu’on n’est pas dans l’extrême urgence. On n’est pas à une semaine près », a-t-il dit au quotidien. Dimanche soir, sur BFMTV, il avait pourtant affirmé que plus le confinement serait rapide , plus il serait efficace.

Il évoque à présent deux possibilités : soit attendre la fin de la semaine voire le milieu de la semaine prochaine pour disposer des données évoquées par Agnès Pannier-Runacher, soit « on anticipe pour éviter de se retrouver dans la situation de l’Angleterre, de l’Irlande ou du Portugal ». Sur le fond, le scientifique est toujours alarmiste – d’ailleurs, il a expliqué mardi à BFMTV qu’il n’avait « pas changé d’un iota ». Mais il met un peu plus les formes pour moins agacer l’Elysée.


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