Reconversion professionnelle : les pistes se précisent

Le ministère du Travail a soumis aux partenaires sociaux une variante du Compte personnel de formation de transition ciblée sur les PME et les métiers en tension. Reste à savoir qui va le piloter.


An employee works on a weaving loom in the industrial textile and weaver factory Tenthorey, on June 11, 2020, in Eloyes, eastern France. (Photo by JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

A la recherche du chaînon manquant en matière de reconversion professionnelle, le ministère du Travail a mis sur la table, lundi, un projet à même de répondre aux besoins des PME, mais au risque de batailler avec les partenaires sociaux pour savoir qui le pilotera. Ciblé sur les métiers en tension dans tel ou tel bassin d’emploi, il a été présenté lors de la deuxième séance de concertation avec les syndicats et le patronat, en plus de deux évolutions envisagées des dispositifs de congés de mobilité ou de reclassement .

En matière de reconversion, deux voies de passage existent. La première, à caractère individuel car au libre arbitre du salarié, c’est le Compte personnel de formation de transition professionnelle, variante du CPF popularisé par l’application éponyme . La seconde, baptisée Pro-A, est de nature collective car elle nécessite un accord de branche. Basée sur une formation en alternance, elle est limitée aux passages vers les métiers de la branche.

A ce stade, le ministère a reçu 58 accords dont 13 ont été étendus. Manque donc, compte tenu de l’ampleur de la crise, un dispositif collectif permettant de passer d’une branche à une autre, l’organisation actuelle de la formation professionnelle rendant difficile de tels sauts.

Bon accueil des partenaires sociaux

Tel que présenté, le CPF de transition métier en tension serait destiné aux salariés ayant au moins deux ans d’ancienneté, couverts par un accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ou de rupture conventionnelle collective et disposant d’une promesse d’embauche conditionnée à la réussite de la formation. Le financement se ferait pour moitié sur crédits publics du FNE-Formation , le solde étant à partager entre l’entreprise de départ et celle d’arrivée.

Dans l’entourage de la ministre du Travail, Elisabeth Borne, on indique que le projet a été bien accueilli par les partenaires sociaux, ce qui semble être le cas, hormis peut-être du côté de la CPME. Plutôt que d’inventer un nouveau tuyau, il faut partir des besoins du salarié et de son employeur au plus près des territoires via une sorte de guichet unique de la reconversion, souligne l’organisation patronale.

Qui derrière le guichet unique ?

Savoir qui répondra derrière ce guichet unique, ce sera sans doute la question la plus épineuse à trancher. Syndicats et patronat veulent que ce soient les commissions AT-Pro, pour des raisons rationnelles – nées sur les cendres des ex-Fongecif, elles savent monter des dossiers de reconversion en nombre et connaissent le terrain – mais aussi politiques, car elles sont entièrement à la main des partenaires sociaux.

Le ministère pourrait leur préférer les opérateurs de compétences Opco, également paritaires mais sous surveillance de l’Etat, puisqu’un commissaire du gouvernement siège dans leurs conseils d’administration. Décision attendue peu avant le deuxième sommet social de Matignon du 26 octobre.


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