Après des données provisoires en mars , l’Insee a publié mardi des données définitives sur les salaires des fonctionnaires de l’Etat. L’étude est récurrente mais elle tombe cette fois-ci dans un contexte particulier qui accroît son importance : vendredi, la nouvelle ministre déléguée en charge de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, doit rencontrer les syndicats. Et la question des salaires est au menu. Le sujet d’autant plus sensible que le gouvernement vient d’accepter un effort salarial significatif pour les fonctionnaires hospitaliers dans le cadre du Ségur de la santé .
En 2018, le salaire net moyen des 2,2 millions de fonctionnaires civils de l’Etat en équivalent temps plein a augmenté de 0,6 %, soit trois fois moins vite qu’en 2017, atteignant 2.573 euros par mois. Compte tenu d’un regain de l’inflation, il a perdu 1,2 % en euros constants. Cette baisse s’explique principalement par deux facteurs, explique l’institut : l’absence de revalorisation de la valeur du point d’indice, qui sert de base de calcul au salaire des agents publics, ainsi que la pause dans l’application de l’accord de revalorisation des carrières PPCR cette année-là. S’y ajoute le rétablissement du jour de carence en cas de congé maladie.
Cette baisse est en apparence minorée par le coup de frein aux emplois aidés (-42 %) qui sont faiblement rémunérés. La perte de pouvoir d’achat du salaire net mensuel moyen s’élève à 1,4 % pour les fonctionnaires titulaires et même à 2,1 % pour les contractuels hors contrats aidés. A corps, grade et échelon donnés, donc hors ancienneté, le pouvoir d’achat du salaire net a baissé de 1,8 %.
« Tous les niveaux »
Le salaire net moyen a en outre baissé pour « tous les niveaux de l’échelle salariale ». Les « deuxièmes lignes » de l’Etat, ces agents qui ont continué à travailler en présentiel pendant le confinement, sont aussi concernées. Encore plus lorsque l’on prend seulement en compte les personnes déjà en poste en 2017 et qui n’en ont pas changé en 2018 dans le calcul de la Rémunération nette moyenne des personnes en place (RMPP).
L’Insee apporte toutefois un bémol à son constat. Elle constate que la rémunération nette moyenne des personnes en place en 2017, qui concerne les deux tiers des effectifs de l’Etat, a été « quasi stable en euros constants » en 2018 (+0,1 %). Mais l’institut note que cette RMPP a baissé pour les agents de catégorie B et C, employés et ouvriers, qui sont les moins qualifiés (respectivement -0,5 % et -0,4 %) et ont aussi été ceux qui ont été les plus nombreux à continuer à travailler hors de chez eux pendant le confinement.