C’était l’une des mesures clés du programme pour la santé du candidat Emmanuel Macron. Lors de sa campagne, le président avait proposé de mettre en place des bilans de santé à trois « âges clés » de la vie. Le prochain budget de la Sécurité sociale donnera corps à cette promesse, a annoncé dimanche le gouvernement dans le « JDD ».
Comme l’avait annoncé Emmanuel Macron, l’une de ces premières consultations interviendrait à 25 ans. Elle serait notamment pour les jeunes gens, « l’occasion de faire le point sur les vaccins, leur activité physique, d’éventuelles addictions », ou encore la « nécessité d’avoir un médecin traitant », a précisé dans cet entretien le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun.
Prévention de la perte d’autonomie
Une deuxième consultation à 45 ans, devrait permettre d’évoquer la nécessité de faire différents dépistages (cancer du sein, colon, prostate) avec un « bilan sur l’activité physique et d’éventuels troubles de santé mentale ». Enfin, lors d’un troisième rendez-vous à 65 ans (contre 60 ans dans le programme d’Emmanuel Macron), « l’accent sera mis sur la prévention de la perte d’autonomie, le dépistage des cancers et de toutes les maladies ».
Le ministre ne revient pas en détail sur le mode de prise en charge de ces bilans gratuits qui seront proposés par l’Assurance Maladie. Les complémentaires santé auraient vu d’un bon oeil la possibilité de participer au financement de telles consultations, elles qui redoutent toujours d’être marginalisées par l’Assurance Maladie. Elles se voient cependant souvent renvoyer le fait que tous les Français n’ont pas une « mutuelle » (même si c’est le cas de l’écrasante majorité d’entre eux – 96 %).
Tableau de bord de la santé publique
La prévention est l’une des priorités affichées par le gouvernement dans le domaine de la santé, avec la réorganisation du système de santé, mis à mal par le manque de médecins et autres professionnels . « La France accuse un retard d’ensemble en matière de prévention, notamment si nous regardons ce qui se passe chez nos voisins européens », avait ainsi insisté François Braun, le ministre de la Santé et de la Prévention lors du congrès de la Mutualité Française début septembre.
Le budget moyen consacré à la prévention équivaut à 3 % des dépenses de santé dans l’Union européenne, quand il est de moins de 2 % en France, avait-il souligné. Déplorant, les « centaines de milliers » de victimes de diabètes, de cancers et maladies cardiovasculaires, l’ancien urgentiste avait aussi promis de promouvoir la pratique du sport pour favoriser une meilleure santé.
Signe de la volonté des pouvoirs publics de prévenir plutôt que de guérir, l’Assurance Maladie dévoilait cet été un tableau de bord des indicateurs de santé publique mettant en lumière des résultats peu flatteurs : en matière de consommation d’alcool, de vaccination contre certaines pathologies etc.
Sous le précédent quinquennat, l’exécutif s’était surtout attaché à rendre accessibles à tous des équipements tels que les prothèses auditives, avec la réforme du 100 % santé. Reste à savoir si cette réforme va être étendue prochainement à d’autres types d’équipements, comme les équipements d’orthodontie, comme évoqué durant la campagne.