La « première ligne » ne veut pas passer au second plan. Ce mardi, le personnel soignant est appelé à faire grève et à manifester un peu partout en France, par une dizaine d’organisations. Parmi elles figurent quatre des cinq plus gros syndicats de la fonction publique hospitalière (CGT, FO, Sud, Unsa). Mais aussi les collectifs Inter-Urgences et Inter-Hôpitaux, très impliqués dans les différentes mobilisations pour l’hôpital public avant la crise.
En plein « Ségur de la santé », cet appel vise à maintenir la pression sur le gouvernement dont la promesse d’un « plan massif d’investissement et de revalorisation » ne s’est pas encore concrétisée. La question des salaires est bien sûr au centre des revendications : une augmentation de 300 euros par mois pour les infirmières, aides-soignants ou agents de services hospitaliers est depuis longtemps réclamée par les deux collectifs.
Augmentation de 300 euros
Certains négociateurs du Ségur espèrent, de leur côté, obtenir une hausse de salaire immédiate – si possible 300 euros – puis une révision de la grille indiciaire permettant une augmentation sur la durée. Le gouvernement pourrait d’ailleurs accepter le principe d’une « première marche » dès maintenant, suivie d’une négociation plus longue. Mais aucun chiffre n’a encore été mis sur la table, ce qui agace les syndicats.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est, de son côté, engagé à ramener la rémunération des soignants français « au moins » à hauteur de la moyenne européenne, ce qui devrait coûter plusieurs milliards d’euros annuels à l’Etat.
Rassemblement devant le ministère
Outre une revalorisation salariale conséquente, les organisations à l’initiative de la mobilisation réclament un « renforcement financier pour les établissements », et « l’arrêt immédiat de toutes les fermetures d’établissements, de services et de lits ». Mais aussi « leur réouverture, lorsque c’est nécessaire, pour répondre aux besoins sanitaires de la population ».
Pour cette journée de mobilisation, plusieurs actions sont prévues devant des hôpitaux parisiens, dont un rassemblement à 13 heures devant le ministère de la Santé. De Caen à Bordeaux en passant par Dunkerque, Toulon, Nancy et Perpignan, plusieurs dizaines de rassemblements auront lieu tout au long de la journée, principalement devant des établissements de santé ou des préfectures.