Télétravail : l’exécutif pousse les préfets à mettre les entreprises sous pression

Une instruction a été envoyée aux préfets de région et de département des zones confinées pour leur demander d'établir un plan d'action. Alors que l'épidémie s'est accélérée, l'ampleur du télétravail stagne dans le privé.


French Prime Minister Jean Castex delivers a news conference on the current French government strategy for the ongoing COVID-19 pandemic, in Paris, France March 18, 2021. Martin Bureau/Pool via REUTERS

Cela n’a pas manqué. Jeudi soir encore , le Premier ministre a appelé les employeurs à renforcer le télétravail pour lutter contre la covid . La dernière étude de l’institut Pasteur chiffrant à 29 % les contaminations qui ont lieu au travail, « cela plaide pour que dans les prochaines semaines toutes les entreprises et les administrations [en] fassent un maximum », a déclaré Jean Castex. Si la soupape d’une journée en présentiel est maintenue, « beaucoup d’entreprises sont encore loin aujourd’hui » d’avoir renvoyé chez eux tous les salariés qui pourraient travailler à leur domicile, selon le chef du gouvernement.

Plan d’action

Le protocole sanitaire a beau demander de privilégier le télétravail, certains employeurs continuent à faire de la résistance. Trois secteurs ont même fait l’objet d’un rappel à l’ordre particulier d’Elisabeth Borne : banque, assurance et conseil.

Les préfets vont-ils eux-mêmes prendre leur téléphone pour appeler les récalcitrants ? En tout cas, une instruction signée des ministres de l’Intérieur, du Travail et de la transformation de la fonction publique à destination des représentants de l’Etat dans les régions et départements diffusée vendredi demande à ceux concernés par le nouveau « confinement » de s’emparer du dossier. Ils vont devoir « mettre en place un plan d’action visant à renforcer l’effectivité du recours au télétravail et permettre la pleine application des règles fixées en la matière ».https://embed.acast.com/la-story/leteletravailennegociation

Ce plan « pourra notamment prévoir, pour le secteur privé, des contacts plus systématiques avec les entreprises qui peuvent avoir recours au télétravail et des actions de sensibilisation à destination du grand public, des partenaires sociaux et des chambres de commerce », est-il précisé et les préfets devront aussi produire un « suivi régulier » de l’évolution du télétravail.

Alors que l’épidémie s’est accélérée, l’ampleur du télétravail stagne dans le privé. Selon un sondage réalisé par Harris Interactive pour le ministère du travail du 8 au 14 mars, 12 % des salariés déclaraient y recourir et 58 % en présentiel cinq jours sur cinq, 20 % mixant les deux formules. Des proportions identiques à celles de la semaine du 18 au 24 janvier. L’enquête montre au passage une montée du sentiment d’isolement et d’angoisse des salariés ayant télétravaillé dans la semaine, signe que la difficulté ne vient pas que des employeurs.

Pour augmenter le télétravail, les préfets disposent du bâton : les contrôles, rappelle l’instruction qui leur est adressée. L’arme est cependant complexe à utiliser. Cinquante-cinq ont été effectués depuis octobre, selon le ministère du travail.

Accompagnement

Le gouvernement mise aussi sur l’accompagnement, piste aussi évoquée dans l’instruction et que le ministère du Travail a rappelé vendredi dans un tweet aux petites et moyennes entreprises qu’elles pouvaient se faire aider par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.

Du côté de la fonction publique, le télétravail a progressé depuis le début de l’année. « Dans la fonction publique, le niveau [de télétravail] s’est accru mais demeure encore insuffisant dans certains services », note l’instruction. 54,5 % des agents de l’Etat ont télétravaillé à domicile au moins un jour entre le 8 et le 12 mars, selon les dernières données du ministère de la fonction publique. L’administration centrale est en pointe, à 73,6 %. Les services déconcentrés , sous la responsabilité des préfets, ont aussi progressé mais à 45,6 %. Sept départements sont en dessous de cette moyenne et donc sous les projecteurs : l’Aisne, l’Aube, les Alpes-Maritimes, l’Eure-et-Loir, le Pas-de-Calais, le Var et les Yvelines.

Le ministère de la Transformation de la Fonction publique a par ailleurs été chargé avec le ministère du Travail de travailler à un renforcement des règles sanitaires de la restauration collective annoncé par Jean Castex pour la semaine prochaine. Une réunion avec les syndicats de fonctionnaires doit avoir lieu sur le sujet dès ce lundi.


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