Télétravail : patronat et syndicats campent sur leurs positions

Patronat et syndicats avaient prévu d'achever leurs discussions sur un diagnostic partagé sur le télétravail ce vendredi. Ils se sont donné 10 jours de plus pour aboutir. S'il n'exclut plus catégoriquement de négocier, le patronat a encore jugé « prématuré » de s'y engager.


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Ce devait être leur dernière réunion, mais il y aura un « ultime » rendez-vous le 22 septembre, ont décidé patronat et syndicats le vendredi. Les discussions qui ont démarré en juin ont pour objectif de travailler à un « diagnostic partagé » sur la nouvelle donne du télétravail provoquée par l’épidémie de Covid-19, qui a conduit à un changement d’échelle de cette pratique pendant le confinement. Ce « diagnostic » est « une première étape » dont le patronat souhaite qu’elle se conclût sur un texte cosigné avec les syndicats.

« Pas fermée, mais pas ouverte »

Si les représentants des entreprises n’excluent plus une négociation , il n’est toujours pas question pour eux de s’engager pour l’instant sur le sujet.« La porte n’est plus fermée, mais elle n’est pas ouverte », a résumé Catherine Pinchaut, secrétaire nationale de la CFDT, à l’issue de la réunion. « Il appartiendra aux différentes organisations patronales et syndicales à partir du 22 de voir s’il y a lieu ou pas d’avoir des travaux complémentaires. Mais ça me paraît prématuré », a affirmé pour sa part le chef de file de la délégation patronale, Hubert Mongon.

« Nous avons consacré cette réunion aux commentaires, propositions, préconisations, aménagements [d’une nouvelle version du texte transmise aux syndicats le 9 septembre]. L’objectif est d’avoir l’assentiment de l’ensemble des organisations, a assuré Hubert Mongon. L’idée est de répertorier les pratiques en cours pendant le confinement […] et d’essayer de se livrer à une analyse prospective des difficultés rencontrées par les salariés et les entreprises. » L’objectif est d’« alimenter les discussions, concertations, voire négociations au niveau des entreprises et des branches », a précisé le dirigeant patronal.

Propositions syndicales

Du côté des syndicats, on persiste et signe à exiger une négociation interprofessionnelle nationale. La CFTC a même annoncé qu’elle ne prendrait pas part « aux prochaines séances de travail dès lors qu’elles [n’auraient] pas pour objet affiché la renégociation d’un accord national interprofessionnel » (ANI), dans un communiqué publié à l’issue de la réunion. « Le diagnostic ne sera pas suffisant, Il faut que les partenaires sociaux jouent leur rôle sur un sujet qui est déjà ancré dans le débat social et sociétal », a estimé pour sa part Catherine Pichaut. Elle souhaite un « engagement à aller sur la négociation d’éléments normatifs », c’est-à-dire qui s’imposent aux entreprises.

Réclamant à la fois une actualisation de l’accord de 2005 et son élargissement, elle évoque plusieurs sujets : la définition des métiers télétravaillables, celle du télétravail occasionnel ou régulier, avec le fait que le télétravail à 100 % n’est pas une solution, la nécessité de revoir l’ensemble de l’organisation du travail, de revenir sur la charge du travail ou le droit à la déconnexion… La responsable de la CFDT rappelle que sa centrale « avec la CFTC et l’Unsa, a fait toute une série de propositions qui peuvent être reprises très rapidement dans un accord avant même l’ouverture des discussions ». Les propositions syndicales ne manquent pas. La CGT ainsi que la CFE-CGC ont également fait les leurs.


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