Bien que prévisible, le résultat du vote est sans appel. Le Sénat, dominé par l’opposition de droite, a rejeté jeudi l’amendement polémique du gouvernement visant à permettre le vote par anticipation pour l’élection présidentielle de 2022.
Ce « dispositif très innovant », selon la ministre Marlène Schiappa, prévoyait que les électeurs puissent demander à voter de manière anticipée sur des machines à voter, durant la semaine précédant le scrutin, dans des bureaux et à une date qui restaient à définir par décret. Il a finalement été rejeté par 321 voix contre et 23 pour, seul le groupe affilié à La République En Marche ayant voté en sa faveur.
Le gouvernement réfute tout « passage en force »
Déposé à la surprise générale mardi, l’amendement avait provoqué un tollé des oppositions. Les critiques portaient plus sur la forme que sur le fond, les sénateurs ayant peu goûté de ne pas avoir été consultés ni prévenus en amont. Le tout alors que le projet de loi concerné, purement technique, avait été adopté à l’Assemblée nationale en janvier sans que cette mesure ne soit évoquée.
Marlène Schiappa, la ministre déléguée à la Citoyenneté, a elle défendu un « dispositif pour simplifier et renforcer la participation ». Sur la méthode, « votre étonnement et votre colère sont légitimes », a-t-elle affirmé à l’attention des sénateurs, réfutant toute volonté de « passage en force ».
« Notre volonté c’était à la fois de répondre à l’engagement du programme du président de la République sur la numérisation et la modernisation de la démocratie, de répondre à la volonté d’un certain nombre de parlementaires de moderniser, numériser le vote », a-t-elle fait valoir.